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La sexualité est une dimension importante de la vie et de la santé pour de nombreuses personnes.
Elle peut être un facteur d’équilibre et d’épanouissement ou générer au contraire de la souffrance et de la pathologie.
Les difficultés rencontrées dans sa sexualité ou sa vie affective sont donc à prendre au sérieux. Elles peuvent prendre plusieurs formes, et sont souvent accompagnées d’anxiété, de peur ou de honte qui n’aident pas à résoudre le problème.

  • Les douleurs génitales : qu’il s’agisse de vaginisme, de vulvodynies, d’un phimosis, d’une hypersensibilité du gland ... La douleur crée souvent un cercle vicieux. Les irritations et inflammations génèrent de la peur des rapports sexuels, qui provoque elle-même d’autres symptômes. La pénétration est parfois impossible, ce qui peut générer des tensions avec le/la partenaire. La douleur n’est pas une fatalité et peut être prise en charge, que ce soit par un travail corporel, une meilleure compréhension du fonctionnement du corps, des modifications dans les pratiques ou le repérage d’une pathologie organique.
  • Les troubles du désir, de l’excitation ou du plaisir, qui peuvent être épisodiques ou permanents :
    • Il peut s’agir d’une baisse du désir sexuel ou de sa disparition.
    • Il se peut qu’on ait du désir mais que le corps « ne réponde pas », c’est le cas lorsqu’on a des « pannes », une lubrification insatisfaisante, des difficultés à obtenir ou conserver une érection.
    • On peut avoir du désir sexuel, des réactions d’excitation permettant l’activité sexuelle, mais éprouver des difficultés à obtenir des orgasmes. Ceci n’est pas nécessairement un problème, certaines personnes n’ont pas besoin de jouir pour se sentir sexuellement épanouies. Lorsque cela provoque de la souffrance, il est pourtant important de se pencher sur la question. Plus vite ces difficultés seront accompagnées, plus faible sera le risque qu’elles entraînent des tensions avec la/le·s partenaire·s ou créent des cercles vicieux, un manque de désir pouvant à terme avoir des répercussions sur les réactions d’excitation du corps ou inversement, et conduire à des comportements d’évitement ou de rejet.
  • Masturbation compulsive, consommation addictive de pornographie, etc. : L'activité sexuelle peut aussi devenir problématique lorsqu'elle a des impacts sur le travail ou la vie sociale. Certaines personnes ont l’impression de ne plus avoir la maîtrise de ce qu’elles font concernant la fréquence de masturbation ou le visionnage de contenus pornographiques. Il est possible de trouver une façon de rendre à sa sexualité une place plus joyeuse et moins envahissante.

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Le sexe est partout. Dans les magazines, sur les écrans, depuis la « libération sexuelle » tout le monde devrait aimer ça.

On a pourtant rarement l'occasion d'en parler sérieusement. Par gêne, par honte ou parce qu'on pressent que nos proches seraient incapables d'écouter sans juger, on garde ses questions pour soi et on cache ses difficultés. Même avec ses partenaires sexuel·les, il peut être difficile de communiquer sur le sujet.

Les clichés véhiculés par les messages publicitaires et le porno sont souvent les sources principales d'information depuis l'enfance. Ceux-ci nous disent que la sexualité doit être torride et affranchie des injonctions puritaines, comme dans les films pornos, avec des « préliminaires » puis une pénétration et une ejaculation, et toujours avec une personne du sexe opposé, de préference jeune et belle.

Que penser alors si on aime les personnes du même sexe, qu'on est attiré·e par les pratiques anales, qu'on ne ressent pas de désir sexuel, qu'on voudrait du sexe mais sans pénétration, qu'on préfère les jeux sexuels de domination/soumission, qu'on aime plusieurs personnes à la fois, qu'on est excité·e par des choses réprimées par la loi ?

On entend parler de déviance, de perversion, de paraphilie et de pathologie pour désigner toutes sortes de fantasmes et de pratiques qui ne ressemblent pas à une sexualité « classique ».

Nombreux sont les individus qui se sont demandé un jour s’ils étaient normaux.

Cela peut alors être utile d'en parler à une personne formée à ces enjeux et extérieure à l'environnement social, qui a reçu des centaines de témoignages de gens dont la vie sexuelle et affective est « non-conventionnelle ». C'est le cas des personnes pratiquant : le BDSM, le polyamour, le fetichisme, ou qui ont été victimes de discrimination par leur environnement social et professionnel « à cause » de leur orientation sexuelle ou de leur identité sexuelle.

Tous les fantasmes et comportements ne sont pas souhaitables ou propres à être réalisés, c'est pour cela qu'il peut se révéler nécessaire d'y réfléchir avec une tierce personne. C'est important notamment quand ces attirances sont de nature à générer de la souffrance pour soi ou pour autrui, par exemple lorsqu'elles impliquent des interactions non consenties, notamment dans les attirances pédophiles, zoophiles, exhibitionnistes ou voyeuristes.

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Le couple n’a pas toujours été une affaire d’amour et de sexe. Il y a un siècle c’était plutôt une histoire de gestion du patrimoine, et comme les gens mouraient plus jeunes, la collaboration des époux durait de toute façon moins longtemps.

Aujourd’hui on en attend souvent énormément, ce qui implique qu’on s’en demande beaucoup à soi-même et à l’autre. Il faudrait s’aimer et se désirer exclusivement pour la vie, être d’accord sur tout, notamment en matière de sexualité, tout en ayant une vie de famille et une vie professionnelle épanouie.

On met la barre très haut et on est rattrapé·es par le quotidien, la fatigue, les enfants… Les partenaires changent en mûrissant, les aspirations évoluent, les corps vieillissent… De nombreux événements peuvent mettre à mal l’équilibre trouvé par deux personnes, « infidélité », chômage, grossesse, décès, rencontre… Ces moments de crise sont des occasions de remise en question, de la relation mais aussi de soi. Les couples ont l’impression de tourner en rond voire de s’embourber. Parfois c’est d’abord la sexualité qui pose problème et déclenche une détérioration de la relation, parfois cela semble être l’inverse.

Il peut alors être utile de traverser ces périodes d’instabilité en étant accompagné·es par un·e professionnel·le. Son rôle n’est pas forcément de recoller les morceaux à tout prix, mais d’abord de comprendre pourquoi et comment les partenaires en sont arrivé·es là et de clarifier leurs besoins respectifs. Parfois le fait de clarifier les attentes et les croyances de chacun·e se révèle suffisant. Parfois il faut plus de temps, apprendre à communiquer autrement. Dans tous les cas, il est pertinent de consulter si les partenaires ressentent le besoin d’être aidés. Parfois enfin c'est aussi utile de (ré)apprendre le toucher que de modifier la façon dont on se parle, parce que le contact physique et la sensualité sont aussi des manières de communiquer.

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